3/10/2020

Marmaille, Portrait d’artiste - Alain Michard

© Alice Gautier

Portrait

Alain Michard, chorégraphe et artiste visuel.

Alain Michard est né un jour, quelque part.

C’est par la danse qu’il débute sa pratique artistique à l’orée des années 90, en complicité avec Claudia Triozzi. Il devient chorégraphe,
mais son parcours l’amène aussi à être artiste visuel.
La danse reste sa base, l’origine fondatrice de ses projets, quelque soient les formes qu’ils prennent : pièces, films, performances, installations, écrits.
Avec chacun de ces médiums, il aime déborder des limites convenues : entre les pratiques autant qu’entre l’art et la vie.

Alain Michard porte une attention particulière au quotidien, aux objets et aux vies modestes. Il en fait un sujet de prédilection, un matériau, mais aussi le contexte de ses créations.

Son projet artistique est conçu comme la rencontre d’une expérience simultanément intime et collective, qui cherche à créer une proximité teintée d’inquiétude.
Tour à tour sur scène, sur l’écran, et dans l’espace public, il travaille le hors-champs comme espace de projection de l’imaginaire.
Son goût pour le décalage, pour la fragilité des équilibres et des choses, donne à ses pièces une tonalité que l’on peut qualifier « d’humour inquiet ».

Depuis ses premières pièces, Alain Michard fait partie de ces artistes qui, depuis la fin des années 80, tentent de rendre actifs d’autres modèles de collaboration artistique. Ainsi, des affinités artistiques fortes l’ont lié à de nombreux artistes (Martine Pisani, Loïc Touzé,
Marco Berretini, Boris Charmatz, Mustafa Kaplan, Nicolas Floc’h, Mathias Poisson, et la cinéaste Judith Cahen).

Une part de son travail s’inscrit dans des processus collectifs, et sort du seul cadre artistique pour s’intéresser aux contextes sociaux,
à l’environnement urbain, au paysage, au langage et aux représentations non-artistiques.

Ses projets sont portés par l’idée de l’art comme espace de ré-invention (permanente) d’une communauté, qui passe par
la renégociation du contrat avec le public, et la redistribution des rôles à l’intérieur des équipes de création. Nourries en partie de l’héritage de la post-modern danse, mais plus encore celui d’artistes, musiciens, écrivains et cinéastes « frondeurs », ses préférences vont à des artistes comme Samuel Beckett et Mark Tompkins, ou encore Robert Filliou – à qui il emprunte le terme de « création permanente » – Daniel Johnston, musicien prolifique et psychotique, ou Alain Cavalier, pour sa représentation formelle de l’anodin, du quotidien et de l’intime.

Depuis ses toutes premières pièces, il a pris acte de sa propension à sortir des cadres établis et des logiques de reconnaissance artistique, pour s’inventer de nouvelles familles que le public est invité à rejoindre et à adopter.

"Ainsi passe le temps", le 14 et 15 octobre au Festival Marmaille

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